Bien vieillir chez soi : coûts et aides en France (2025)

Elderly man is chopping vegetables for a salad

En France, compte tenu d’une espérance de vie à 65 ans de presque 22 ans pour les femmes, de 19 ans pour les hommes en moyenne et de celle sans incapacité qui progresse pour ceux qui ont atteint cet âge, un très grand nombre de seniors font le choix de rester à leur domicile le plus longtemps possible. 90 % des seniors de 60 ans et plus et plus des trois quarts entre 80 et 84 ans vivent ainsi aujourd’hui chez eux. À quel prix ? Selon que l’on ait besoin d’aides humaines ou d’aménagements de son habitation pour pouvoir rester vivre dans son logement en toute sécurité et sérénité, bien vieillir chez soi représente un coût qu’il est nécessaire de prévoir en venant composer aussi en partie les dépenses au titre des aides à la perte d’autonomie, des soins et des dépenses contraintes liées à la vie quotidienne. Le budget à mobiliser n’est pas le même non plus selon que l’on soit propriétaire de son logement, encore en remboursement de ses crédits liés à l’achat de sa maison ou de son appartement, ou locataire.

Budget vieillir à domicile

De nombreux seniors ont l’intention de vieillir à la maison au vu du coût important des solutions disponibles pour vivre ailleurs, par exemple dans un Ehpad. La proportion de personnes âgées de 60 ans et plus qui résident toujours à leur domicile le prouve de plus en plus, comme le relevait l’Académie des Sciences morales et politiques en 2021. Comme le constate l’IRDES (Institut de recherche et de documentation en économie de la santé), la majorité des seniors vivent à leur domicile en France, mais ce maintien concerne de façon inégale les différents milieux sociaux.

Le choix de vieillir à la maison se traduit par des dépenses à prévoir pour les ménages âgés, notamment les frais de santé et d’adaptation du logement. Les principaux postes sont :

  • Aides humaines : auxiliaire de vie, aide aux gestes du quotidien…
  • Travaux d’adaptation (remplacement d’une baignoire par une douche, rampes, etc.)
À SAVOIR : Selon la DREES, en 2022, 8,5 % des personnes de 60 ans ou plus déclaraient utiliser régulièrement des services d’aide à domicile.

Plan solidarité grand âge

Le plan Solidarité Grand âge (décret n°2007-1961 du 26 décembre 2007) a été mis en place pour adapter le système de prise en charge du maintien à domicile d’une population vieillissante en France. Soutenu par le Ministère du travail, il prévoit plusieurs mesures dont la médicalisation des services à domicile et l’anticipation de la dépendance.

Type d’hébergement Coût annuel moyen Reste à charge (par mois)
Ehpad (établissement public, privé non lucratif, commercial) 30 000 € 1 250 €

En 2003, le coût des aides à domicile s’élevait à 1,1 milliard d’euros. En 2007, les dépenses publiques pour l’hébergement des personnes âgées dépendantes dépassaient 6 milliards d’euros (voir DREES).

Aides pour bien vieillir

L’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) est une aide financière centrale pour les personnes âgées dépendantes à domicile ou en établissement. Pour un senior en GIR 2, son montant peut atteindre 545 € par mois (2 900 € par an), partagés entre département et Assurance maladie.

À cela s’ajoutent rémunération d’une personne de confiance ou aidant, puis du personnel médical ou médico-social si nécessaire. Les ménages les plus aisés dépensent en moyenne 385 € par mois pour l’aide à domicile, contre 212 € pour les autres.

Adaptation des logements seniors

Le crédit d’impôt pour l’adaptation des logements bénéficiera à partir du 1er juillet 2024 uniquement aux ménages modestes, dont au moins un membre est en fauteuil roulant, bénéficie de l’APA ou de la prestation de compensation du handicap (voir Service Public).

En juillet 2023, le Conseil National de la Refondation (CNR) a présenté une enveloppe de 700 millions d’euros, avec pour priorités la prévention de la perte d’autonomie, l’adaptation du logement et l’accompagnement des seniors, pour déployer 680 000 aides à l’adaptation entre 2024 et les années suivantes.

Soutien à la perte d’autonomie

En 2020, le financement du risque de perte d’autonomie s’est élevé à 34 milliards d’euros :

  • 21 milliards : prestations publiques (Assurance maladie, établissements…)
  • 9 milliards : transferts sociaux
  • 4 milliards : dépenses privées (dépendance, maladie, etc.)

À l’horizon 2030, ces dépenses devraient représenter 1,33 % du PIB. Le choix de maintenir les seniors chez eux dépend souvent de leurs propres moyens, de leur état de santé et de leur souhait de rester actifs et autonomes aussi longtemps que possible.

Priorité adaptation logements 2030

La transition démographique française impose l’adaptation rapide du parc immobilier : 200 000 logements adaptés supplémentaires sont à l’étude, dont 50 000 neufs et de nouveaux logements intermédiaires, pour réduire risques d’accidents et accompagner le vieillissement à domicile.

Objectifs du Conseil National de la Refondation :

  • Diviser par deux le nombre de chutes graves sur 5 ans
  • Créer 1 000 nouveaux services publics départementaux de l’autonomie avant 2026
  • Accompagner 150 000 proches aidants supplémentaires

La santé publique français consacre plus de 3 milliards d’euros annuels à l’aide à perte d’autonomie et autant pour l’amélioration des conditions de travail des personnels médico-sociaux – dont la majorité intervient à domicile.

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Camille Roussel Journaliste terrain – Société & Reportages humains

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