Soupçonner une démence chez un proche : que faire ?

Malgré le vieillissement de la population, il demeure difficile d’admettre qu’un de ses proches présente des signes de démence. Celle-ci fait en effet souvent référence à la maladie d’Alzheimer et à une perte totale d’autonomie qui angoissent. Pourtant, des indicateurs et surtout un diagnostic médical permettent de détecter cette maladie neurologique qui réduit les capacités cognitives. Alors, que pouvez-vous faire concrètement en tant que proche aidant et qui suspecte une démence qui n’a pas été détectée ? Voici nos pistes de réponses.

Reconnaître les signes de démence

La démence est une pathologie qui touche le cerveau et qui a pour conséquence de faire diminuer de manière importante les capacités cognitives d’une personne. Cette dernière perd alors petit à petit la maîtrise de son corps. La démence est due à la dégénérescence du cerveau qui peut apparaitre suite à un accident vasculaire cérébral, à certaines maladies de l’appareil cardiovasculaire ou neurodégénératif (notamment la maladie d’Alzheimer la plus fréquente), à une tumeur cérébrale, à un trouble métabolique, ou encore à une intoxication médicamenteuse ou alcoolique.

Une personne atteinte de démence peut manifester différents signes évocateurs, parmi lesquels :

  • L’impossibilité soudaine de déchiffrer l’heure sur une montre ou la date sur un calendrier
  • La perte de la notion du temps
  • Des trous de mémoire importants qui ne lui permettent plus de retrouver son chemin, de reconnaître des objets, des lieux, même des personnes
  • Des difficultés à s’exprimer, à prononcer des mots, à parler
  • La perte d’intérêt pour des activités
  • Des changements dans le comportement et l’humeur
  • Des problèmes soudains à percevoir, sentir ou toucher
  • La perte de conscience de l’orientation corporelle

Il reste cependant parfois difficile de différencier la démence d’autres pathologies liées au vieillissement (sénilité, troubles de la mémoire fréquents avec l’âge, etc.). C’est pourquoi seule une évaluation médicale des facultés cognitives de la personne qui vous inquiète est nécessaire pour poser un diagnostic de démence. Il est à noter que cette maladie neurologique, une fois installée, progresse avec le temps et ne se traite pas, seuls les symptômes pouvant être pris en charge. Décider de procéder à un diagnostic médical est donc un impératif si vous soupçonnez une démence cachée. Vous pouvez consulter des ressources comme Service-public.fr ou la France Alzheimer pour plus d’informations officielles sur ces pathologies.

Dialoguer avec votre proche

Si, après des journées passées avec votre proche, vous suspectez qu’il souffre d’une démence non révélée, il est important d’en parler avec lui. Vous serez peut-être confronté à des dénégations ou à des réactions de refus. Il demeure primordial d’accompagner votre proche, de lui faire sentir votre présence et votre soutien. N’hésitez pas à pratiquer avec lui un bilan en fin de journée, à lui suggérer des outils de sécurité (bracelet connectant, organisation d’activités sociales, etc.), pour l’aider à retrouver un certain bien-être.

Faites également intervenir d’autres personnes de confiance, observatrices de comportements inhabituels, afin de recueillir des témoignages objectifs sur la situation. Partager ces informations avec un professionnel de santé facilite le diagnostic.

À SAVOIR : Les proches sont souvent les premiers à détecter les changements inquiétants. Il existe des structures d’écoute et d’accompagnement comme le service téléphonique « Écoute-Famille » de l’Unafam, ou encore des plateformes d’accompagnement et de répit, ainsi que les centres médico-psychologiques, qui peuvent vous conseiller sur la conduite à tenir.

Vigilance face à la démence

Il peut être difficile de détecter, même pour un aidant, des signes de démence et surtout de gérer au quotidien l’évolution des troubles. Il est important de rester vigilant, de vous entourer de l’aide du voisinage, relations de quartier, amis et commerçants, afin d’être alerté en cas de problème ou de situation dangereuse pour votre proche. Une vigilance accrue permet de prévenir certains risques, tels que les fugues, chutes ou comportements inadaptés.

Adapter le logement, sécuriser l’environnement (pose de volets électriques, retrait des objets dangereux) est essentiel. Il existe aussi des systèmes numériques (applications, alertes) qui soutiennent l’autonomie tout en garantissant la sécurité de la personne.

Enfin, il est utile de consulter les dispositifs de soutien disponibles localement pour les aidants, comme les plateformes de répit, les accueils de jour ou les plateformes d’accompagnement et de répit pour aidants, pour mieux faire face à la progression de la maladie.

author avatar
Camille Roussel Journaliste terrain – Société & Reportages humains

Share this post :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

À LA UNE

UTILES

BULLETIN

Subscribe our newsletter

Purus ut praesent facilisi dictumst sollicitudin cubilia ridiculus.